Martinets piégés par la canicule

Pour fuir la fournaise qui règne dans leur nid, les jeunes martinets se jettent par dessus bord. Ils ont besoin de vous pour échapper à la mort

Nous ne sommes pas seuls à souffrir de la canicule. Ces fortes chaleurs mettent en danger les oiseaux. Et notamment les jeunes martinets. « La température dans les nids peut atteindre jusqu’à 50 degrés. Les jeunes suffoquent ; ils s’approchent de la sortie pour se ventiler et se jettent dans le vide.»

Mort assurée au sol

Comme ils sont incapables de voler, les oisillons se crashent. «Les nichées ont une quinzaine de jours de retard en raison des mauvaises conditions météo de ce printemps, par conséquent les jeunes ne sont pas encore prêts à prendre leur envol».

Alors, certes, ceux qui passent par dessus bord sont recouverts d’un petit duvet qui leur permet d’amortir la chute. Mais l’atterrissage reste brûlant, vu que certains revêtements de sol, comme le bitume, dépassent de 10 à 15 degrés la chaleur de l’air. 

Et surtout, si quelqu’un ne vient pas rapidement à son secours, le petit martinet « déniché » risque d’être tué par un prédateur (chat, corneille), ou il mourra de faim, car ses parents ne viendront pas le nourrir au sol. Il essayera cependant d’aller se cacher dans un endroit sombre – un buisson ou une haie -, en rampant, où vous pourrez peut-être l’apercevoir. « Certaines personnes, les confondent avec des rapaces, en raison de leur bec crochu et de leurs pattes avec des griffes acérées ».

De nombreux nids critiques

Certains nids sont plus menacés que d’autres. C’est notamment le cas de ceux qui ont construits par plusieurs colonies dans des caissons de stores, à Champel, Onex et Meyrin. Les martinets qui nichent sous des toits lucarnes sont également particulièrement exposés. « Contrairement aux nichoirs que nous posons à des endroits ombragés, ils sont souvent exposés en plein soleil, les températures montent de manière insupportable et les jeunes sautent.

Venez à leur secours !

Si vous découvrez un jeune martinet, ramassez-le et mettez-le dans un carton à chaussures fermé, percé de quelques trous et tapissé de papier ménage. Vous pouvez également l’installer dans un cabas en papier, toujours avec du papier ménage au fond, que vous rabattrez et fermerez avec trois agrafes. 

Emmenez-le ensuite au Centre ornithologique(chemin des Chênes 47, à Genthod ; tel : 079 624 33 07) entre 8h30 et 19h ou, si vous êtes dansl’incapacité de vous déplacer jusque là, vous pouvez le déposer au poste de police des Pâquis. Vous contribuerez ainsi à lui sauver la vie.

Nourris toutes les 20 minutes

Une fois au COR, le jeune rescapé sera pris en charge par des bénévoles formés pour ça. Il sera réhydraté, si besoin, puis nourri à la main toutes les vingt minutes. « On donne des grillons que l’on conserve congelés, puis que l’on prépare en enlevant les pattes et les antennes ; ils peuvent également être saupoudré d’un complément poly-vitaminé. Les jeunes martinets en mangent 4 toutes les vingt minutes ». Une fois arrivés à maturité, les jeunes seront relâchés en groupes. Ils pourront ensuite se préparer à migrer vers l’Afrique.

Vous pouvez aussi nous aider

Les jetés du nid arrivent actuellement par dizaines au Centre de Genthod. Des bénévoles sont donc recherchés pour les nourrir. Si vous avez du temps, et que vous êtes prêts à endosser le rôle de parents de substitution, n’hésitez pas à contacter le Centre sur ce lien. Les aides financières sont également précieuses, car le COR fonctionne essentiellement grâce aux dons. Ce sont eux qui permettent au Centre de prendre soin des oiseaux. A titre d’exemple, la septantaine de martinets pris en charge durant cette dernière quinzaine a consommé pour 4500 CHF de grillons.

Article COR et photos Sophie B.

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